De la grande motte à Port Saint Louis, la Camargue déroule des couleurs et une atmosphère qui font d’elle un endroit tout à fait unique des côtes françaises. Formée par l’embouchure du Rhône, elle est demeurée largement sauvage et reste classé comme un parc naturel régional. Zones humides, terres inondables, au fil des caprices du grand fleuve, sa nature même l’a préservée des intenses campagnes de constructions qui ont frappé certaines autres parties de la côte d’Azur. Et pour qui la connaît bien, on ne peut évoquer la Camargue sans avoir à l’esprit ses incroyables marais salants aux tons surréalistes, ou ses hordes de chevaux blancs qui courent entre terres et eaux. Bien sûr, elle est aussi un sanctuaire pour l’élevage des taureaux.
Le temps des vacances populaires en bord de mer
Est-ce cette nature omniprésente et les activités semi-rurales et maritimes qu’elle a imprimé ici sur l’activité des hommes ? Il y a encore ici, en dehors des grands villes et stations balnéaires, comme une culture à part, quelque chose d’un peu distant parfois, un peu sauvage aussi.
Côté loisirs maritimes et logements à la semaine, la Camargue a pourtant été une des premières à proposer des alternatives bon marché face aux congés payés dans les 60-70. Sur la côte méditerranéenne, elle a été ainsi le lieu d’élection des classes moyennes pour des vacances au camping ou des locations bon marché. Il en est même resté les traces de quelques audacieux développements urbains. On pense à la grande motte, dont on se disait, quelquefois, en la voyant, les premières fois, qu’elle avait fait les frais des fantaisies malencontreuses de quelque architecte un peu trop créatif des années 60. Dans les années 80-90, on avait souvent fini par la trouver hideuse et presque déplacée : monstre urbanistique de béton posé face à la mer. Et puis, d’année en année, pour ceux qui y revenaient, quand on s’approchait de ces pyramides immenses, elles avaient pris une nature familière et presque malgré elles, de beaux souvenirs de vacances s’étaient accrochés à leurs balcons. 30 ans plus tard, l’oeuvre de l’architecte Jean Balladur et sa cité rêvée et idéale sont en voie de réhabilitation. Ses drôles de tours sont devenues du patrimoine. Les méandres du temps et ses mystères.
En dehors de la grand motte, les stations camarguaises garderont toujours le charme de la simplicité : une glace italienne dégustée en marchant dans une rue piétonne, à Palavas les flots un tour de manège au Lunapark, une promenade sur la plage aux Saintes-Maries-de-la-mer, le son d’un guitare, un vol de flamants roses. Bref, des vacances bon enfant en bord de mer, en famille, en couple ou entre amis, loin de la frime. Bien sûr, la Camargue offre aujourd’hui de tout, du plus modeste au plus luxueux. Et qui veut y passer un séjour en palace pourra toujours trouver des ranchs camarguais tout confort avec belles chambres, suites, piscine et même randonnées à cheval à demeure. On pense, par exemple, à des établissements comme Les Arnelles aux Saintes Maries de la Mer . Mais quoiqu’il arrive, en camping comme en quatre étoiles, il y a aura toujours, ici, comme une sorte de force tranquille de la nature pour imprimer sur tous, un certain état d’esprit, une touche d’authenticité, une autre façon de vivre un séjour au bord de la mer, en France.